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J’ai travaillé plusieurs années dans le secteur de l’éducation en prison, à l’Unesco. J’ai visité les prisons d’environ 80 pays et ai rencontré des ministres de la justice et de l’éducation, des directeurs de prisons, des éducateurs et des détenus et leurs familles. L’objectif de ce blog est de diffuser l’information que je continue de recevoir ainsi que celle que j’ai accumulée pendant mes nombreuses années de « chercheur principal » de l’Unesco. Un autre objectif est de contribuer à nourrir une réflexion qui est loin d’être close à propos de la prison, de l’éducation, de la peine, de la réinsertion, du rôle de l’état, de la responsabilité du détenu … C’est un vaste débat que l’éducation en prison. C’est pourquoi ce site accueillera toutes les informations, présentations d’expériences, recherches et études ainsi que les initiatives gouvernementales dans ce secteur. Je peux lancer et entretenir ce blog grâce à l’appui de l’Agence Education Formation de la Fédération Wallonie Bruxelles qui a accepté mon projet d’assistanat Grundtvig à Barcelone, pour les quatre derniers mois de l’année 2011. Marc De Maeyer Barcelone, le 7 octobre 2011.

jeudi 3 novembre 2011

Présentation de ce blog

Bonjour,

J’ai travaillé plusieurs années dans le secteur de l’éducation en prison, à l’Unesco. J’ai visité les prisons d’environ 80 pays et ai rencontré des ministres de la justice et de l’éducation, des directeurs de prisons, des éducateurs et des détenus et leurs familles.

Cette opportunité professionnelle et humaine, rare et interpellante, m’a permis d’approcher un monde que je ne connaissais pas, un monde en soi, un monde qui fait peur mais aussi un monde qui fascine !

L’objectif de ce blog est de diffuser l’information que je continue de recevoir ainsi que celle que j’ai accumulée pendant mes nombreuses années comme « chercheur principal » de l’Unesco. Un autre objectif est de contribuer à nourrir une réflexion qui est loin d’être close à propos de la prison, de l’éducation, de la peine, de la réinsertion, du rôle de l’Etat, de la responsabilité du détenu …

Au cours de la lecture, on découvrira vite les options qui sont miennes concernant l’éducation en prison. L’éducation est un enjeu pour des détenus, qui, dans leur grande majorité, sont illettrés, n’ont que peu de certificats professionnels et, pour ceux qui ont pu y aller, pour qui l’école signifie échec et exclusion. La seule demande du détenu n’est pas l’éducation mais une sortie rapide.

Les détenus ne sont pas mes amis ; mais le droit à l’éducation est un droit reconnu dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et, quel que soit le passé de chaque personne, quel que soit son mérite, ce droit lui est reconnu, sans devoir être justifié, comme le sont tous les droits.

Je le répète, les détenus ne sont pas mes amis ; je sais que les coupables sont en prison et les victimes à l’extérieur (en ne perdant pas de vue qu’il y a aussi des erreurs judiciaires) ; les délinquants doivent être punis.

Le débat sur la prison, comme outil essentiel de punition, comme lieu criminogène, comme échec de toute société : je le connais et on peut continuer à en débattre. C’est aussi un objectif de ce blog.
Mais je sais aussi que la plupart des détenus vont, un jour, sortir de prison.

Dans quel état souhaitons-nous qu’ils sortent, puisque je ne suis pas de ceux qui souhaitent la peine de mort et l’enfermement à vie ? Plus fous, plus violents, moins adaptés encore ou, à travers l’éducation et spécialement l’éducation non formelle, essayer que cette sortie se passe le moins mal possible, en dépit des apprentissages négatifs qui auront été enregistrés en prison.

C’est un vaste débat que l’éducation en prison.

C’est pourquoi ce site accueillera toutes les informations, présentations d’expériences, recherches et études ainsi que les initiatives gouvernementales dans ce secteur.

Je peux lancer et entretenir ce blog grâce à l’appui de l’Agence Education Formation de la Fédération Wallonie Bruxelles qui a accepté mon projet d’assistanat Grundtvig à Barcelone, pour les quatre derniers mois de l’année 2011.

Ouvrons le débat puisque nous ne savons même pas si ce serait une bonne idée d’ouvrir les portes de la prison.

Marc De Maeyer
Barcelone,
le 7 octobre 2011.

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